La Forestière: Rando VTT dans le Jura

17/09/2000
Nous étions 9 du club à partir samedi à 13h30 pour rejoindre Oyonnax avec 4 voitures mais sans la mienne. Après donc 500 km d'autoroute, nous nous sommes installés à l'hôtel où nous avions réservé des chambres. Nous préparons nos vélos pour le lendemain car il faudra se lever très tôt (à 5h) pour rejoindre la navette qui nous déposera à Lamoura, lieu du départ de cette rando de 80 km. Nous sommes 3 groupes de vététistes à l'hôtel et le menu du soir, repas copieux et pâtes, est adapté à nous pour nous recharger en énergie.

Départ le lendemain à 6h15, en plein noir, pour rejoindre les navettes. Il y a là plus de 7 semi-remorques pour le transport des vélos et pas mal de bus pour amener tout le monde sur le lieu du départ. Nous récupérons nos plaques de cadres et le système électronique ingénieux qui permet de chronométrer nos performances. Nous patientons tranquillement en prenant un 2ème petit déjeuner et en récupérant notre tee-shirt offert. Nous ne verrons pas les 1000 compétiteurs partis à 8h pour une distance de 100 km. Nous rejoignons le départ à 9h, où nous sommes groupés par paquets de 200 pour des départs échelonnés toutes les 5 mn.

Je largue mes collègues de club dès le départ bien que j'espérais que 2 d'entre-eux me suivraient. Nous sommes à 1200 m d'altitude, il fait un peu frais mais le beau temps est là. Le terrain est un peu gras par endroit, ce qui rend les passages caillouteux très glissants. L'organisation de cette rando est excellente, la meilleure que je n'ai jamais vu : ravitaillements copieux tous les 10 km avec assistance mécanique et secours, balisage parfait et nombreux spectateurs. Après une très longue descente nous enchaînons directement par un dénivelé positif de 300 m. Je suis déjà crevé car il n'y a pratiquement pas de passages reposants. Il n'y a jamais de plats et les descentes sont très physiques. Je fais une 1ère chute dans un passage pourtant pas trop difficile et je m'écorche le coude gauche. Je profite de la croix rouge pour désinfecter cela et repart. Nous arrivons maintenant dans une très longue et très dangereuse descente. Mes cuisses sont tétanisées et la douleur se transforme en crampes dès qu'il faut re-pédaler. Heureusement, au prochain ravitaillement, des bénévoles font des massages. J'en profite car il reste tout de même 30 km, même si ce sera en majorité de la descente. Dans un passage très caillouteux, entouré par de nombreux spectateurs, je fais une 2 ème chute qui aurait pût être grave car je retombe sur le genou et le menton. Par chance, je ne me fais que 2 petites égratignures. Je commence à en avoir ras le bol, à être à bout de force mais comme il ne reste principalement que de la descente, je pense pouvoir y arriver malgré tout. A un moment un gars me double en me faisant cette remarque : ' Le Morvan aura été un bon entraînement pour cette randonnée'. Surpris par cette remarque, je ne comprends pas pourquoi cet inconnu me dit cela. En fait, il me dit qu'il se souvient de m'avoir vu cet été dans un camping du Morvan. C'est très fort d'arriver à reconnaître quelqu'un aperçu un mois plus tôt au milieu de plus de 5000 personnes ! Les dernières montées sont crevantes mais la longue descente vers Oyonnax devient agréable. Les encouragements des spectateurs font chaud au cœur. Certains qui ont la liste des engagés, nous encouragent directement par notre prénom. Arrivée à 15h30 dans l'immense salle des fêtes d'Oyonnax.

Je me fais soigner mes dernières égratignures puis récupère mon plateau repas. Je rejoins ensuite l'hôtel où 5 membres du club ayant abandonné à la moitié du parcours sont déjà là. Les 3 autres arriveront environ 2 heures plus tard. Nous prenons la route à 19h pour arriver un peu avant minuit à la Celle St Cloud. J'ai très apprécié la superbe organisation de cette manifestation et la beauté des paysages mais cette randonnée aura été trop dure pour vraiment y éprouver du plaisir.